dimanche 4 juillet 2021

TRES GRANDE SOLITUDE

 



C'est le premier TGV du jour. Départ 05H41 pour Paris Gare de Lyon. Quelques voyageurs ont pris place dans l'InOui. Nous nous installons à l'étage. Je remarque que je me trouve sous le casier de l'échelle. En cas d'urgence, un moyen de descendre de la rame.


Dans ce type de train, le chef de bord décline les prénoms de l'équipage. Le sien, celui du conducteur et même celui de l'hôte propreté. La Covid-19 s'est mise sur les rails. Combien de fois dois-je entendre les règles liées au port du masque que mon voisin tombe par moments sous le nez. Utiliser le gel hydroalcoolique à disposition sur les plateformes. En raison du protocole sanitaire, le bar est fermé. Tout cela est énoncé dans une intervention approximative et une qualité sonore toujours dissonante.





Nous voilà en route pour la capitale. Pas un bruit sinon celui de la rame lancée sur la LGV vers la Bourgogne. Un souffle d'opéra. Je perçois cependant le tapotement d'un clavier d'ordinateur. Ici on travaille à la manière de mon vis-à-vis. Un cadre sans doute qui parfume son environnement, tout rivé à son écran lui aussi. Le senior à côté de lui jette parfois un œil indiscret, auquel le voisin rétorque par un regard inamical.


Entre-temps, la voiture s'est remplie. Mais toujours ce silence dans la promiscuité. Je n'ai jamais aimé ces trains à grande vitesse, en l'espèce pas plus confortables qu'un TER de classe équivalente. Qui reflètent et amplifient ce que nous avons construit en un peu plus d'un an. Une société d'individus isolés, méfiants et seuls.




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